Les MDA : catalyseurs du Faire ensemble sur un territoire pour faire sens
> Thème des 57èmes Rencontres Nationales à la Réunion en mai 2023
Éléments de définition
Le monde associatif, comme tant d’autres secteurs, est particulièrement soumis à l'apparition de nouveaux termes, souvent présents dans les politiques publiques qui viennent affiner, redéfinir nos pratiques et nos conceptions. Nous proposons de poser ici quelques définitions pour bien démarrer dans cette boîte à outils.
La catalyse territoriale - Rameau
Commençons directement par le thème de nos rencontres : La « catalyse territoriale » permet de mettre en action une pluralité d’acteurs locaux autour de défis communs à tous. C’est leur permettre, au travers l’interconnaissance, une mobilisation collective afin de répondre aux besoins de leur territoire.
La catalyse territoriale accompagne l’émergence de coopérations entre différents écosystèmes (associatif, public, entrepreneurial, universitaire, médiatique, ainsi que les citoyens), sur un même territoire. Les pratiques de catalyse peuvent être organisées en 4 dimensions qui sont résumées dans le schéma ci-dessous :
En une décennie, le métier de « catalyseur territorial » s’est structuré empiriquement pour accompagner le mouvement de co-construction (notamment avec le Réseau des catalyseurs territoriaux). En bref, les catalyseurs territoriaux sont les acteurs qui créent du lien pour faire ensemble sur les territoires, tel que les centres sociaux, des tiers lieux ou encore nous, les MDA !
Co-construction - CNAM - LISE
C’est parti pour un rappel des définitions de co-construction et coopération. Deux termes très présents dans les travaux du RNMA, notamment dans les actes de nos rencontres de 2018 à Villeurbanne et Mulhouse :
“La co-construction est un processus institué de participation ouverte et organisée d’une pluralité d’acteurs à l’élaboration, à la mise en œuvre, au suivi et à l’évaluation de l’action publique.” - Laurent Fraisse - socio-économiste, chercheur associé au LISE.
Utilisé dans la presse écrite une fois par an avant 2003, ce terme s’est démocratisé, il apparaît presque quotidiennement en 2013. En règle générale, il sert à mettre en valeur l’implication d’une pluralité d’acteurs dans l’élaboration et la mise en œuvre d’un projet ou d’une action.
Madeleine AKRICH note deux contextes principaux d’utilisation :
la coopération entre les autorités définies aux différentes échelles, de la commune à la région, dans l’élaboration de politiques territoriales (ce qui témoigne l’appropriation de cette notion par les pouvoirs publics),
et les situations où ceux qui figurent d’ordinaire parmi les destinataires d’actions engagées par des autorités compétentes se trouvent réinvestis de la capacité d’intervenir sur la définition de ces actions au même titre que ces autorités.
Coopération territoriale - Fonda
Selon le Guide méthodologique du Faire ensemble de notre partenaire, La Fonda, la coopération territoriale se définit comme : “[Le] fait de coopérer entre diverses structures basées dans un territoire donné, que ce soit sur une thématique précise (alimentation, chômage, précarité énergétique, etc.) ou plusieurs thématiques.”
Elle est désignée comme horizontale lorsqu’elle a lieu “entre diverses structures de «même niveau», c’est-à-dire sans relation de subordination, ce qu’on qualifie au contraire de coopération verticale”.
La coopération territoriale horizontale rassemble des acteurs variés dans une “communauté d’action”.
Communauté d’action - Fonda
La communauté d’action se définit par un objectif, un but, que l’on désigne en commun. Une communauté d’action n’est pas une nouvelle institution ni une nouvelle structure mais un groupe d’acteurs qui décident ensemble de mener une action déterminée et qui se donnent pour cette action, les moyens de mesurer l’efficacité de ce qu’ils font.
Fay Hanleybrown, John Kania et Mark Kramer de la Stanford University, qui ont identifié cinq conditions à réunir pour réussir une stratégie d’impact collectif :
Un plan d’action fondé sur une vision commune de l’enjeu et des objectifs
Un dispositif d’évaluation et de suivi partagé
Des activités distinctes, mais cohérentes et non concurrentes
Un dispositif de communication permanente entre les acteurs
Une gouvernance et un accompagnement structurés
Maturité coopérative - Insterscoop
La maturité associative peut être définie comme “la capacité collective et territoriale, à développer des aptitudes coopératives durables et inconditionnelles (qui ne dépendent ni du contexte, ni de la situation, ni des personnes).” Au travers d’une recherche action de long cours, l’Institut des territoires coopératifs (Insterscoop), qui a proposé cette définition, a fait émerger “12 principes d’action de la coopération”. La maturité coopérative supposerait ainsi de construire un équilibre entre :
Agir ensemble et penser ensemble
Diversité et Unité
Questions qui se posent et Réponses à apporter
Rôle et Identité
La place que l'on prend et la place que l'on laisse
Intention et Comportement
Ce que nous sommes et ce que nous voulons être
Désir et Besoin
Objectif et Contrainte
Organique et planifié
Lutter contre et Aller vers
Transformation personnelle et transformation sociale
Economie Sociale et Solidaire - CRESS
L’Économie Sociale et Solidaire (ESS) est un mode d’entreprendre et de développement économique qui rassemble les entreprises cherchant à concilier solidarité, performances économiques, sociales et environnementales. Le terme d’économie sociale et solidaire regroupe un ensemble d’organisations : les associations, les coopératives, les mutuelles, les fondations et du fait de la loi ESS du 31 juillet 2014 les sociétés commerciales de l’ESS. Ces statuts juridiques transcrivent les principes de l’économie sociale et solidaire basés sur la non lucrativité et la juste répartition des excédents, la gestion démocratique, la libre adhésion, et la solidarité.