Les MDA : catalyseurs du Faire ensemble sur un territoire pour faire sens
> Thème des 57èmes Rencontres Nationales à la Réunion en mai 2023
La fonction de soutien aux coopérations - Stratégie d'impact collectif
Le vendredi 26 mai, à la MDA de Saint-Benoit
Stratégie d'impact collectif - Présentation du Guide du Faire Ensemble
Bastien Engelbach de la Fonda a proposé, pour introduire ces temps de travaux, une présentation en visio-conférence du guide méthodologique du Faire Ensemble, qui s'appuie sur la stratégie d'impact collectif pour permettre la mise en place et la pérennisation de communautés d'actions qui mettent en oeuvre de manière concrète les conditions et outils de la coopération entre parties prenantes d'un territoire. C'est sur cette méthode que s'appuient les expérimentations de Mulhouse et Morlaix portées par le RNMA et la Fonda.
La méthodologie mobilise des outils de mobilisation, d'animation, d'élaboration et d'évaluation, mais aussi et surtout des enjeux de posture. Elle se structure en trois étapes majeures :
Déclencher l'action : préfigurer et poser les fondations de la communauté d'action, en créant les conditions de l'interconnaissance et de la construction d'une vision partagée
Organiser l'action : se doter de cadres communs (évaluation, modèle socio-économique, gouvernance, stratégie de communication, feuille de route partagée)
Animer la communauté d'action : animer, suivre, réinterroger et pérenniser la communauté d'action et en capitaliser les apprentissages
Echanges de pratiques - la fonction de soutien dans les MDA
Pour mettre en oeuvre, il est indispensable qu'un acteur facilite, soutienne et anime la mise en oeuvre de la coopération en assurant la fonction de soutien. A partir de la grille ci-dessous, les participants ont pu, en atelier, partager leurs expériences et pratiques de soutien aux coopérations, en tant que Maison des Associations
Ces ateliers ont permis de faciliter la conscientisation : accompagner les coopérations, on le fait déjà, à notre échelle, sur notre territoire !
Quelques exemples :
A la Maison des Associations Amiens Métropole, le projet TESTA (Transition écologique et solidaire et travail associatif) rassemble beaucoup de thématiques et d'acteurs. La fonction de soutien aux coopérations est partagée, par exemple avec un binôme salarié référent / administrateur. Le projet s'est d'abord déployé, dans une phase de test en interne avec les employés, puis a été partagé en groupe avec les administrateurs, avant de s'élargir. Si cette approche est progressive, il a été important de fixer très vite le cadre des échanges pour éviter qu'une question prenne toute la réunion. Le collectif mobilisé sur ce projet est accompagné par un ergonome, psychologue et collectif de communication non-violente, ce qui permet de créer un cadre propice et de mobiliser différents outils et approches dans la coopération entre acteurs. Projet tester d’abord en interne avec les salariés – partagé en groupe avec les administrateurs – année de « réunionite » >>> fixer très vite le cadre des échanges : pour éviter le fait qu’une question ne prenne une matinée – accompagné par ergonome – psychologue – collectif de communication non-violente. L'enjeu est de faire vivre le reste, sur le long terme. La méthode de travail peut être calquée sur d'autres thématiques
A la Maison des Associations de Strasbourg (MDAS), des collectifs thématiques (éco-responsabilité, égalité de genre, engagement bénévole) rassemblant différents acteurs ont été mis en place, et coopèrent sur différentes propositions, avec un temps fort sur le forum des associations. Ces collectifs alimentent des réflexions riches et permettent de mieux adapter et coproduire les réponses proposées au territoire. La MDAS assure la fonction de soutien et facilite de dialogue entre les partenaires, avec beaucoup d'appels et de relances, la mise en place d'outils collaboratifs partagés, la création d'outils facilitant la compréhension et la connaissance mutuelle (pour le groupe engagement bénévole, des fiches missions par exemple)
A Rennes, le MAR prend le parti, pour faciliter l'interconnaissance et l'action commune, de proposer des temps conviviaux dédiés, sous forme de brunch. Il s'agit alors d'articuler les brunchs et les espaces de travaux plus stratégiques et opérationnels en créant des synergies entre les brunchs et les commissions. L'accompagnement de l'association Bug a permis de mobiliser les bénévoles pour créer et faire vivre des commissions, par exemple autour de la gestion de la crise en Ukraine. Les facteurs de réussite identifiés relèvent avant tout d'aptitudes et d'outils de communication, les appels, les emails, la base de données de contacts (associations adhérentes, associations du territoire - à partir de la base du tribunal, partenaires du territoire)
A Nantes, afin de faciliter les coopérations, la vie associative construit des outils numériques coopératifs, notamment une plateforme de bénévolat qui, à terme, sera directement alimentée par les associations du territoire. Les outils numériques de communication peuvent ainsi être un facilitant.
Le collectif de musiques actuelles RIM a lancé la mise en oeuvre d'un diagnostic partagé auprès des habitants du territoire libournais, en mobilisant des étudiants pour aller à la rencontre des élus associatifs, l'étude a été partagé en présence de l'ensemble des acteurs, ainsi les enjeux sont partagés. Suite à cela, une structure de coordination a été crée pour faciliter la coopération interacteurs. Il apparaît absolument nécessaire d'inclure les acteurs de manière concrète à partir de besoins identifiés. Il est plus difficile de maintenir l’engagement des acteurs dans le collectif sur le long cours, ce qui renforce l'importance de la communication : les mails ne marchent pas ! Il faut adopter une démarche d' "aller vers". Appeler, aller voir les acteurs, s'appuyer sur la dimension humaine. C'est très chronophage mais facilite grandement le dialogue et fait gagner du temps (mais ce temps de dialogue n'est pas, ou difficilement, finançable)
Des enjeux partagés :
Il est essentiel de travailler à un diagnostic pour adapter sa posture et identifier les axes de travail à développer, mais certaines méthodes comme les questionnaires peuvent être trop descendantes
Nous devons mener une réflexion à comment inclure les habitants, les jeunes, les publics, ne pas faire "pour" (y compris avec l'ensemble des acteurs du territoire) en faisant "sans" les personnes concernées
La coopération est un moyen, pas un objectif ou un résultat
Il faut pouvoir sortir de l'urgence du faire pour prendre le recul de la capitalisation
L'urgence sociale et humaine prime sur la technicité
Tout le monde doit jouer le jeu d'adapter sa posture et d'être dans une démarche d'ouverture sincère et d'écoute, ce qui suppose de sortir du protocole et des places (parfois complexe pour les élus).
Attention à l'usage de trop nombreux termes jargonneux, qui peut résulter en une difficulté d'embarquer les acteurs dans une démarche.